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ELECTIONS SYNDICALES – 3 questions sur The Alliance, le nouveau syndicat

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Le 10 mars, The Alliance a tenu sa première Open House, une réunion-débat participative au cours de laquelle membres, nouveaux partisans, curieux, français et internationaux, ont exprimé leurs demandes de changement et les améliorations à opérer dans le fonctionnement de Sciences Po. A deux jours du début du scrutin, voici trois questions pour comprendre ce nouveau syndicat qui se veut apolitique et représentatif de l’ensemble de la communauté étudiante.

© The Alliance

Qui sont-ils ?

Fondée il y a quelques semaines par Freek Haarmans et William Judd, deux étudiants de master hollandais et britannique, the Alliance est née d’un contexte, l’approche des élections, et d’un constat, les étudiants internationaux se rendent tout juste compte qu’un évènement politique se trame. Alors qu’ils représentent 46% du corps étudiant sciencepiste, ils ne connaissent généralement que de nom l’Unef et l’Uni, et n’y sont pas engagés.

« Nous nous sommes rendus compte que les étudiants étrangers n’étaient pas intégrés dans les syndicats de Sciences Po, et nous avons décidé d’y remédier. Nous avons rassemblé des français et des internationaux, d’origines sociales et de nationalités différentes, pour créer un syndicat unificateur », témoigne Freek, co-fondateur.

Ils sont 15 membres aujourd’hui, certainement plus représentatifs de la diversité étudiante à Sciences Po que leurs concurrents, pourtant forts d’un ancrage beaucoup plus ancien. The Alliance, qui regroupe deux étudiants français, issus des campus de Menton et de Paris, des québécois et des internationaux de toute origine, considère que cette variété culturelle est l’un de ses atouts majeurs.

« Sur notre liste, il n’y a pas plus de deux étudiants originaires d’un même pays. Nous venons pour certains d’universités avec lesquelles Sciences Po apprécie la compétition : King’s College, Stanford University. La puissance de notre syndicat se situe dans la diversité de nos institutions d’origine. Une fois entrés à Sciences Po, nous pouvons utiliser l’ensemble de nos points de vue pour améliorer son fonctionnement interne, qui reste jeune sur la scène internationale. »

 

Quel est leur programme ?

12828270_598801513603896_8399511458441474397_o« Notre objectif principal est une égale représentation de tous les étudiants. Nous souhaitons défendre tous les élèves de Sciences Po, sans discrimination sociale, culturelle ou liée à la nationalité », assure le fondateur. Déçus par le peu d’insertion des étudiants en échange dans les associations, les membres du syndicat militent pour l’intégration et la fédération de tous, « Not just the French people. Not just the International people. But everybody in Sciences Po. »

Un manifeste récemment publié sur Facebook affiche leur devise : « Intégration, Diversité, Transparence ». Là sont leurs trois objectifs de campagne.

En termes de transparence, the Alliance souhaite davantage de clarté dans le système administratif, notamment pour le processus de distinction honorifique, la candidature à Sciences Po au niveau Collège Universitaire et Master, la qualité pédagogique des professeurs et les frais de scolarité. « Il est important que les étudiants savent pourquoi ils candidatent et se battent. Par exemple, au-delà de la renommée du professeur, de son nom et de son ancien poste de ministre, nous souhaitons savoir si c’est un bon pédagogue », explique Freek.

Enfin, thématique chère aux syndicats étudiants, ils soutiennent une amélioration de la transparence du système des droits de scolarité pour tous, chacun étant aujourd’hui soumis à différentes règles en fonction de leur appartenance à l’Union Européenne.

Parmi leurs combats pour cette élection, plusieurs mesures phares sont à l’ordre du jour. La création d’un système de pétition en ligne pour les étudiants (intégrées à l’agenda des Conseils au-delà d’un seuil de signatures), la mise en place d’un Conseil Permanent des Représentants des Campus, et d’un sondage biannuel de satisfaction sur la vie à Sciences Po, destiné aux étudiants. Mais également la fin du système de défaillance en cas d’absences répétées, et l’amélioration des cours de langue et des cours généraux en français pour les étudiants étrangers.

Freek détaille une anomalie que seuls les exchanges peuvent détecter. « Nous pensons qu’il est juste que les étudiants internationaux puissent suivre des cours de langues étrangères enseignés en anglais. En effet, les cours dans d’autres langues, comme l’espagnol, sont enseignés et expliqués en français, et certains étudiants ne peuvent pas suivre la classe s’ils ne parlent pas français. »

Enfin, pour les étudiants en master, The Alliance propose de généraliser à tous les cours fondamentaux dispensés en français la possibilité de réaliser l’examen en anglais. Cette mesure est essentielle pour l’intégration des étudiants internationaux dans leur cours, et c’est une manière de supprimer un handicap pour resserrer les liens entre les étudiants d’un même master.

 

Quelles sont leurs chances pour les élections ?

Soutenus par un certain nombre d’étudiants non affiliés à The Alliance, ils se défendent de toute confrontation avec les autres syndicats, et souhaitent bien lutter pour tous les étudiants. Même s’ils partagent certaines idées de l’Unef par exemple, ils semblent davantage focalisés sur la rapidité de l’amélioration des dysfonctionnements. L’objectif est d’agir pour les étudiants actuellement à Sciences Po, et non seulement pour ceux qui débarqueront en 2022, n’en déplaise au plan de Frédéric Mion.

« Nous nous battons pour nos propres idées, et non pas contre les autres syndicats. Il est évident qu’il y aura un débat ardu entre l’Uni-Met et l’Unef, comme il y en a eu un l’an passé, et comme il y en avait déjà il y a des années. Personnellement, nous pensons qu’il est important de changer la vie des étudiants uniquement pour le meilleur, et dès aujourd’hui. Enfin, il semble bien tôt pour donner un pronostic du côté de The Alliance. Notre objectif est de toucher tout le monde, nous devons être entendus et notre message doit être partagé. Ce n’est que le début, nous verrons le résultat des élections…


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